La pollution numérique : que faire ?

Actuellement, je suis en passe de devenir animatrice de la Fresque du Numérique. Me former sur ces sujets liés à l’impact environnemental du numérique m’interpelle grandement.

Il y a un seul chiffre que je voudrais mettre en avant : 34 milliards.

34 milliards, c’est le nombre d’équipements numériques personnels dans le monde. Comment ça, équipement numérique ? C’est un smartphone, un ordinateur, une tablette, une télévision, une imprimante, une console de jeux, mais aussi tout plein de chouettes objets connectés dont l’intérêt n’a pas encore été tout à fait démontré.

Certes, me diriez-vous, mais quel est le problème ? Le problème est simple : dans le numérique, 30% de l’électricité utilisé est dédié à la recharge ou au fonctionnement de ces équipements. Seul 15% est octroyé aux data centers, ce dont on parle beaucoup dans les médias. Le souci derrière cette consommation électrique gigantesque réside dans la fabrication de la dite énergie : c’est souvent du gaz ou du charbon.

Pas besoin de se coltiner l’intégrale des cours de Jancovici pour parvenir à la conclusion suivante : la planète n’apprécie que modérément notre collection d’équipements numériques.

La solution serait donc de mieux réfléchir à nos usages, nos envies de changement ou de nouveauté. En se questionnant simplement : est-ce utile pour ma vie ?

Logiquement, sur ces conclusions, j’attends du gouvernement un état d’esprit similaire pour le bien-être des générations futures.

Or je viens d’apprendre la fin de la 2G et de la 3G d’ici 2025 en France. Mais pourquoi ?
C’est comme si demain, les bars et restaurants n’étaient accessible qu’aux fumeurs. Si tu ne fumes pas, tu ne peux pas entrer. Sympa. Alors qu’on sait que fumer est mauvais pour la santé, le porte-monnaie et l’épanouissement, on est en droit de se questionner de la pertinence d’une telle loi. Mais aujourd’hui, on sait aussi que le smartphone est mauvais pour la santé, le porte-monnaie et l’épanouissement. Alors pourquoi diantre priver les gens tout à fait bien dans leur peau avec un téléphone standard pour les pousser à acheter un smartphone ?

Quelqu’un a-t-il informé le gouvernement qu’il y avait un petit souci avec notre climat ? Pousser à l’achat de nouveaux équipements numériques des personnes qui n’en veulent pas, c’est tout de même ubuesque.

Dans notre pays des fameux Droits de l’Homme, ce type de décision va véritablement à l’encontre des libertés individuelles, en plus d’être destructeur pour la planète. Quel dommage d’apprendre une telle aberration !

Heureusement, j’ai deux bonnes nouvelles. La première, c’est qu’il existe au moins un opérateur mobile qui œuvre dans le bon sens. Il s’appelle Telecoop et promeut un usage réfléchi du numérique. D’ailleurs, j’organise un webinaire avec l’Annuaire QVT et Telecoop sur le sujet du numérique responsable d’entreprise, à l’occasion de la semaine de la QVT.

Et la deuxième bonne nouvelle ? C’est qu’on ne nous oblige pas à avoir un téléphone tout court. Si la suppression de la 2G et de la 3G empêche d’avoir un téléphone standard qui ne va pas sur Internet et qui n’informe pas la terre entière de nos agissements, elle n’implique pas forcément d’avoir un smartphone. Alors quoi ? Elle peut impliquer de n’avoir rien du tout. A l’image du romancier Alain Damasio qui n’a pas de smartphone, nous sommes nombreux à ne pas « vouloir passer notre vie à caresser une vitre ». Passer à zéro téléphone, c’est une sacrée étape. Mais si plein de gens le font, peut-être y arriverai-je aussi. C’est peut-être ça l’avenir en fait.

Page de l’Annuaire QVT : https://annuaireqvt.com/
Page de Telecoop : https://telecoop.fr/
Lien d’inscription à notre webinaire : à venir

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