Je ne ressens pas le besoin d’avoir un smartphone

J’ai arrêté le smartphone.

Mis dans un placard lors de la semaine sans smartphone en 2021, il y est resté et il en est très content.

Moi aussi, d’ailleurs. Car j’ai beaucoup gagné depuis son départ en congé. Gagné quoi ?

Du temps. Sur mon petit Nokia, à part faire des sms (rappel : il faut appuyer trois fois sur la touche 7 pour faire un « R ») laborieux, les possibilités sont restreintes. Alors j’ai du temps. Beaucoup de temps pour lire, rire, travailler, m’ennuyer et vivre.

De la créativité. En vivant les choses plus à 100% sans notif, je vois plus loin.

De la mémoire. Lire un livre d’un coup, rester sur une conversation du début à la fin me permettent d’en faire une vraie expérience facilement mémorisable.

De l’efficacité. Je suis quand même vachement moins déconcentrée dans mes journées de travail.

De l’épanouissement. Je sens que je fais les choses dans l’ordre, que mes priorités et mes objectifs passent en premier dans mes journées, je sens que mon travail a du sens, et ça fait du bien.

De l’argent. Aucun groupe/algorithme/individu n’analyse mes comportements dans mes navigations sur les appli de mon petit Nokia 3310 pour me proposer de la pub. Déjà parce qu’il n’y a pas d’appli sur le 3310. Et aussi parce qu’il n’y a pas de pub non plus. Donc tout s’explique.

De l’argent bis. On ne me vole jamais mon smartphone 3310 : je peux le laisser sur la table du café sans surveillance, il y est toujours en revenant des toilettes !

De l’argent re bis. Il est incassable, je peux le jeter par terre sans risque, il se rallume toujours. Et même pas besoin de l’assurer. Dixit mon assureur : « on n’assure pas un téléphone à 10,90€ ».

De l’amour. Toutes mes relations sont devenues plus authentiques, plus riches, plus vraies.

De la sérénité. Plus besoin de m’inquiéter de la batterie (charger toutes les deux semaines, c’est quasi un luxe, non ?) ni de m’inquiéter des urgences. Une urgence ? On m’appelle, et ça je sais faire, j’ai une touche « Répondre » sur mon téléphone high tech.

De la liberté. Réussir à trouver son chemin tout seul, c’est carrément exaltant. Et sortir de chez soi sans son téléphone, c’est presque un acte révolutionnaire.

De l’ennui aussi, parce que le snake, bon, voila.

Des rencontres. Faire partie des gens disponibles à la discussion dans le train, le tram, la rue m’ont fait rencontrer de belles personnes.

Donc oui, arrêter le smartphone a grandement changé ma vie et je ne ressens pas le besoin d’en avoir un à nouveau.

Certes, je comprends que pour certains, ça n’est ni envisageable ni pertinent, pour des questions personnelles ou professionnelles.

Pour autant, avant de vous détourner, un petit conseil pour la route : tentez une semaine sans smartphone, juste pour voir si vraiment c’est infaisable. Ensuite, appelez-moi pour me raconter votre expérience !

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